Medea | |
1969 – Italie | |
110' – 1,85:1 - Couleur - Mono - 35mm | |
Réalisation | Pier Paolo Pasolini |
Scénario | Pier Paolo Pasolini, d'après Médée d'Euripide |
Musique | Pier Paolo Pasolini, Elsa Morante |
Image | Ennio Guarnieri |
Avec | Maria Callas, Giyuseeppe Gentille, Massimo Girotti, Laurent Terzieff, Paul Jabara... |
Fiche IMDB | http://www.imdb.com/title/tt0066065 |
Projection Cinéclub | 01/04/2015 à 12h45 |
Lors de la réalisation de Médée, Pasolini fait un voyage en Afrique et tourne un documentaire : Carnet de notes pour une Orestie africaine. Ce voyage, géographique, confronte un monde perçu comme civilisé à un autre monde perçu comme encore archaïque, permettant au cinéaste d’effectuer un déplacement temporel, c’est-à-dire, mettre en scène l’ici et le maintenant.
Malgré la force du mythe, la figure de Médée dans ce film est davantage liée à celle de la démystification. La chanteuse Maria Callas incarne cette force tragique non pas par la puissance de sa voix, mais par des émotions plus profondes, sans vocables. « J’ai tout de suite pensé à Médée, en sachant que le personnage ce serait elle. […] j’ai toujours calibré mon scénario en fonction de la Callas. Elle a donc beaucoup compté dans la création du personnage […] cette barbarie qui est ancrée en elle, qui jaillit de ses yeux, dans ses traits, mais ne se manifeste pas directement […] dans son personnage, ce qu’elle est »1Pasolini dans Nico Naldini, Pier Paolo Pasolini, Gallimard, Paris, 1991, pp. 336- 337. . Le seul rôle au cinéma de la chanteuse, Médée devient une légende cinématographique et bien pasolinienne dans la confrontation Médée/Callas et Mythe/Réel.
Cette « légende » engendre une Callas sans voix, une sorcière sans magie. Le cinéma n’est pas fait pour jouer des effets spectaculaires magiques, ni pour contribuer à la mystification de la diva, mais sert, pour Pasolini, à porter une poétique de l’image.