El Sol del Membrillo | |
1992 – Espagne | |
133' – 1,37:1 - Couleur - Stéréo - 35mm | |
Réalisation | Victor Erice |
Scénario | Victor Erice, Antonio Lopez Garcia |
Musique | Pascal Gaigne |
Image | Javier Aguirresarobe, Angel Luis Fernandez |
Avec | Antonio Lopez Garcia, Marina Mireno, Enrique Gran, Maria Lopez , Carmen Lopez, Elisa Ruiz |
Fiche IMDB | http://www.imdb.com/title/tt0105438 |
Projection Cinéclub | 04/11/2015 à 12h30 |
Le songe de la lumière interroge les rapports entre cinéma et peinture. Victor Erice a installé sa caméra face à son ami Antonio Lopez en train de peindre un cognassier.
Comment rendre visible l’acte de peindre, par l’acte de filmer ? Nous assistons à l’élaboration d’un processus artistique, à la tentative de restitution la plus juste possible de l’instant créatif par la peinture, et par le cinéma.
« Ce n’est pas facile car le temps d’un artiste, d’un peintre, est un temps individuel, alors que le temps du cinéma est collectif »1Entretien avec Victor Erice et Antonio Lopez / Laurence Giovarini ; Thierry Jousse, in Cahiers du cinéma, n°457, juin, 1992, p.36 . Le temps se dérobe, et l’arbre change sous les yeux de Lopez, et d’Erice, enregistrant sa recherche du temps perdu. Le peintre veut parvenir à capturer ce moment de splendeur mais la nature ne lui en laisse pas le temps, obéissant à d’autres cycles temporels. Antonio Lopez peint d’après cette réalité dans un aller-retour constant du sujet à la toile. Erice observe ici cette reconstruction picturale à travers une vision oblique, devenant le peintre du regard (du peintre), détournant progressivement son objectif de la toile, cachant l’objet qui révélerait l’impuissance du cinéma à capter l’énergie de la peinture.
Peindre et filmer correspondent à différents modes de représentation de la réalité, et au final, « le film exprime une certaine impossibilité du cinéma par rapport à la peinture ».2Ibid. p.34.