1960 – France | |
90' – 1,37:1 - N&B - Mono - 35mm | |
Réalisation | Jean Rouch, Edgard Morin |
Scénario | Jean Rouch, Edgard Morin |
Musique | Pierre Barbaud |
Image | Jean-Jacques Tarbès, Roger Morillère, Michel Brault, Raoul Coutard |
Avec | Jean Rouch, Edgar Morin, Marceline Loridan, Marie Lou Parolini, Angélo, Jean-Pierre, Jacques, Régis Debray... |
Fiche IMDB | http://www.imdb.com/title/tt0054745 |
Projection Cinéclub | 09/05/2012 à 12h45 |
Cela commence pendant le festival du film ethnographique et sociologique en février 1960 à Florence, où Edgar Morin demande à Jean Rouch : « Pourquoi tournez vous toujours en Afrique? Vous devriez venir en France. »1Propos d’Edgar Morin recueillis par Yvonne Baby « Chronique d’un été, une enquête sur la vie quotidienne des parisiens », Le Monde 22/12/60.Rouch, intéressé par l’originalité du projet proposé, « une enquête filmée sur les mœurs de certains Français à Paris, et qui devait s’appeler à l’origine , Comment vis tu? »2Ibid. accepte.
« Ce n’est pas l’ethnologie ou la sociologie qui les intéresse, mais les possibilités du cinéma », celles du cinéma vérité : « Chronique d’un été est une interrogation du cinéma par le cinéma. »3François Niney, « L’épreuve du réel à l’écran », Editions de Boeck , 2000 , p. 162. Morin écrit dans la note d’intention du film qu’il utilisera une « caméra stylo », ils souhaitent « libérer le cinéma de toutes les entraves techniques. La caméra doit devenir un outil d’expérience, d’investigation, et passer entre toutes les mains. »4Propos d’Edgar Morin recueillis par Yvonne Baby « Chronique d’un été, une enquête sur la vie quotidienne des parisiens », Le Monde 22/12/60. Ils essaient « de créer un climat de conversations, de discussions spontanées familières et libres, ou émergeront la nature profonde, de [leurs] personnages, et la nature profonde de leurs problèmes »5Edgar Morin, «Chronique d’un film», note d’intention, in Jean Rouch et Edgar Morin, Chronique d’un été, Paris, InterSpectacles, 1962, p. 9. , toujours dans le but d’obtenir la vérité au cinéma , loin des studios. Morin et Rouch se décrivent comme « deux auteurs en quête de six personnages »6Ibid. , six jeunes gens évoluant ensemble au fil du tournage.
Cependant, l’idée d’une vérité au cinéma est immédiatement très controversée. Pourtant, Morin continuera à défendre cette idée, Chronique d’un été « n’est pas un film sociologique à proprement parler. Le film sociologique recherche la société . C’est un film ethnologique au sens fort du terme : il cherche l’homme. »7Ibid.