1973 – France / Mauritanie | |
98' – N&B - Mono - 35mm | |
Réalisation | Med Hondo |
Scénario | Med Hondo |
Musique | George Anderson |
Image | François Catonné |
Avec | Armand Abplanap, Yane Barry, Bernard Bresson, Greg Germain, Théo Légitimus, Robert Liensol |
Fiche IMDB | http://www.imdb.com/title/tt0062285 |
Projection Cinéclub | 16/03/2016 à 12h45 |
Un travailleur africain arrive à Paris avec une vision idéalisée de la France et fait face à la réalité de celle-ci. Ainsi, après les visions d’ailleurs proposées par le catalogue Lumière et le Tabou de Murnau, Soleil Ô présente une vision d’ici, celle d’un observateur d’une autre origine.
Soleil Ô instaure une suite de confrontations de visions, de représentations imaginaires : celle idéaliste de l’immigré africain, qui parle de « Douce France », et celle du Francais qui pense « Invasion noire ». Lors d’un entretien un journaliste remarque « grâce à vous et à quelques autres, nous nous voyons, nous, hommes blancs, regardés ». Med Hondo analyse cette impression : « on se sent épié parce que l’on cultive la différence depuis que l’Occident a colonisé l’Afrique. […] Même si vous êtes reçu chez des gens cultivés ou intelligents, ils vous épient car ils ont reçus une image de vous qui a été apprise au travers des livres, la culture quotidienne, et à partir de là ils vous confrontent à l’idée qu’ils se font de vous ».
Soleil Ô donne une existence aux relativités des regards et des images que chacun se fait de l’autre. Le protagoniste principal n’est ici pas un individu ; il incarne tous les déplacés, comme le souligne son titre, qui reprend un chant d’esclaves haïtiens transportés vers l’Amérique.